Recueils / Plumerrance /

VENT D'ANGE

Publié le 1995 par Modotre

Je sais bien qu'à l'automne où les raisins maraudent
Au fauve du grand chêne un fard ambre soleil...
Oui ! Je sais qu'à l'aurore où les cloches ravaudent
Au fil du carillon l'usé d'un long sommeil...

Tu viendras doucement par le chemin des vignes
D'où tu pouvais, le soir, près des acacias,
Promener tes yeux verts entre ces mêmes lignes
Prolongeant aujourd'hui l'empreinte de tes pas.

D'un geste habile et sec, vigneron sans cisailles,
Tu feras ta vendange au cépage « du beau »
Tandis qu'épouvanté par le plomb des grenailles
À l'abri du canon s'enfuira l'étourneau.

Alors dans ton panier doré de tièdes grappes,
Tu choisiras pour moi qui te contemplerai
La plus mûre en disant, pour bénir nos agapes :
« Goût'moi ça ! C'est pur sucre ! » Et je t'embrasserai.
Marie-Claude Pellerin
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