Tu viendras
doucement par le chemin des vignes D'où tu pouvais,
le soir, près des acacias, Promener tes yeux
verts entre ces mêmes lignes Prolongeant
aujourd'hui l'empreinte de tes pas.
D'un geste habile
et sec, vigneron sans cisailles,
Tu feras ta
vendange au cépage « du beau » Tandis
qu'épouvanté par le plomb des grenailles À l'abri du canon
s'enfuira l'étourneau.
Alors dans ton
panier doré de tièdes grappes, Tu choisiras pour
moi qui te contemplerai La plus mûre en
disant, pour bénir nos agapes : « Goût'moi ça ! C'est pur sucre ! » Et je
t'embrasserai. |