Pieds nus sur le sable mouillé Face à la Mer, contemplatif, Le petit poète au vent d'est Confiait son humble prière :
« Ô Dieu ! Faites que s'éternise Au plus secret de mon regard L'instant de grâce où le soleil Se coule au ventre d'une vague Pour se laisser rouler, captif, Invisible jusqu'à la rive Où l'écume ira le semer.
Donnez à ma foi tourmentée - Dans les déserts de Vos silences Où je maudirai Votre absence - Assez de mémoire à mes yeux Pour que par cœur ils redessinent Les reflets de Votre Lumière Que dépose l'eau sur la grève Lorsqu'acccueillante elle retourne Offrir une place au soleil Vague après vague en plein midi.
Daignez que jamais je n'oublie Aux plages sombres des regrets Que la marée de mes chagrins Quoique salée... est eau bénie. » |