Prisonnier du destin jusques alors complice Des élans de mon cœur accueillant les saisons, Hébété je me traîne au creux d’un précipice, Genoux rouge-écorchés, sans espoir d’horizons.
Ignorés des oiseaux, mes froids printemps s’épuisent Sous les rayons fanés d’un soleil englouti Dans le tourbillon fou des rafales qui brisent Les arbres déjà morts d’avril anéanti.
Solidaire des nuits précipitant ma chute Loin des blés, jumeaux blonds de mes cheveux ambrés, Un givre indélébile à ma tignasse hirsute Étiole un à un mes flous épis dorés.
Sous la botte des jours qui scande à contre-rêve La mesquine parade où périt le désir, Automate docile et réduit à la grève, Par les ans subjugué, je m’oblige à vieillir. |