DE PIERRE ROULÉE EN PIERRES ROULÉES...
Sculpture de Christian Malézieux « Dix-sept jours après Pâques j’y pense encore, mon Dieu, à la pierre roulée du tombeau de naguère, d’où discrète a jailli la Vie du Crucifié ayant vaincu la mort ! Et, parce qu’elle est vivante et qu’elle veut me rejoindre ici et maintenant, je relis Ta Parole, me et Te demandant : « Qu’est-ce qui T’est plus… facile, mon Dieu ? Rouler sans grand fracas, comme à Ton habitude, la lourde pierre scellant le tombeau surveillé par la garde romaine, ou, des siècles plus tard, tenter de disloquer une à une les pierres de mon être hermétique, protégé par la garde de tous mes pieux principes espérant tout… sauf Toi, infiniment contraire à ce que j’aime croire ! » Deux mille quinze ans plus tard ou dix-sept jours après Pâques, qu’est-ce que ça change, en somme ? Face au Ressuscité je suis comme eux, eh oui ! … comme ceux d’Emmaüs avec qui, longuement, tu parles en cheminant et qui ne te devinent qu’à la fraction du pain ! … comme tes amis disciples qui, bredouilles à la pêche, ne clameront Ton nom que lorsque leurs filets seront pleins à craquer… tant besoin d’un miracle ! … comme Marie-Madeleine te confondant d’abord avec le jardinier (!) mais Te reconnaissant juste… au son de Ta voix l’appelant par son nom : « Marie ! » Dix-sept jours après Pâques ici et maintenant ça change tout, mon Dieu, si, pour rouler les pierres de mon être hermétique, Ta vivante Parole souffle juste mon nom… … afin qu’époustouflée enfin je ressuscite en te re-connaissant infiniment, toujours… … à deux pas du tombeau de mes pieuses croyances momifiant Ta Présence ! »
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