"ET SI JE FAISAIS UN DÉTOUR !"
Dans un petit point de l’éternité, tiens : un nouvel été ! Et moi ? Dans cet entre-deux d’un été à l’autre, qu’ai-je donc été ? Un grain de poussière ou un grain de sel ? Un mouton docile suivant le troupeau ou une vive chèvre de Monsieur Seguin ? Une ménagère ânonnant par tête sa fade rengaine : « Le lundi spaghettis, le mardi clafoutis, mercredi des röstis, le dimanche un rôti et… l’église ! »... ... ou un pèlerin friand de la manne toujours inouïe que son Dieu invite à redécouvrir à l’aube nouvelle de chaque matin : « Mân-hou mais… qu’est-ce que c’est que ça ? Et si je faisais un détour ! » Un détour hardi au blond d’un été non plus englué dans l’étroit passé de mes « qu’ai-je été ? », mais réorienté vers l’ample futur d’un déconcertant et fou « je serai ! ». Ainsi, dimanche : limogeant, « pour une foi », mon rôti sacré (!)… Ainsi, dimanche : et si je faisais l’église buissonnière ! Peut-être bien que, m’avançant pieds nus hors des pesants dogmes claquemurant Dieu dans « LA » vérité stricte et intouchable… Peut-être bien que, tout comme Moïse, lui aussi pieds nus sur le sable chaud d’une terre sainte, j’entendrai le Souffle murmurer mon nom et, du cœur d’un ailleurs, conjuguer le Sien ! Non pas au passé Le figeant, lointain, aux siècles des siècles, mais au futur simple de comme Il Se dit, pour que je L’entende dans mon aujourd’hui d’un nouvel été nimbé d’espérance : « Dis-leur : Eheyeh asher eheyeh ! Je serai qui Je serai ! ». Toujours. Infiniment.
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