Si l'ennui te
taraude au froid du long couloir D'un éternel
hiver miné par son absence; Si les traits du
bonheur s'échappent du miroir 0ù jadis
pétillait le clair de son enfance;
Et si tu geins,
sans larme, un écœurant sanglot Aggravé de bémols
en funèbres cadences, Ne pose pas ton
cou sur le sang du billot Dressé par la
Camarde en jungle de potences
Où tremblent,
décharnés, mil spectres en lambeaux Morts aux matins
brumeux de leurs désespérances, Mais décrispe tes
poings, par delà les tombeaux Du
cachot-cimetière usant tes souvenances,
Pour cueillir à
la Mer un faisceau de reflets, Bleutés à l'horizon
quand l'infini l'embrasse, Et baigner de
tendresse, au verso des regrets, La câline aquarêve
où rit l'enfant qui passe. |