L'HABIT NE FAIT PAS LE MOINE
« Dis t'as vu grand-maman ce gros camion de glaces ! » s'écrie gourmand, Quentin, en pointant son index vers un camion-livreur aux deux portes fermées et toute bariolées du logo suggérant la marque et le label de son froid contenu.« Des glaces mais... comment le sais-tu ? Et s'il y avait, dedans, des baskets ou des choux ! » « Mais non, grand-maman ! C'est un camion... de glaces ! »Ah ! petit bonhomme qui, ne sachant pas lire, me donne tant à penser ! Ne suis-je pas pareille, sûre de moi, infaillible, lorsque, pointant mon doigt vers un gars débraillé, je me dis en moi-même : «Tiens ! Ça c'est un voyou... » ou lorsque reluquant, sous sa casquette bleue, un agent de police je prédis, fatidique : « Attention ! Planquons-nous ! Va y'avoir du grabuge ! » sans penser un instant que, sous les frusques sales du prétendu voyou, un cœur tout cabossé réclame des câlins et que, sous l'uniforme du policier sévère, une bonne pâte d'humain a un cœur gros comme ça ! ... Et si sous nos habits – pas forcément de moine - nous étions « autre chose » qu'infirmière ou plombier, que facteur ou caissière ? ... Et si, tout simplement, nous étions le prénom qu'entiers nous habitons parce que toutes et chacune comme tous et chacun... « unique au monde » ? Alors : bon été à nous toutes et tous, sans strip-tease bien sûr ! Ou alors devant Dieu - notre Père à chacune, notre Père à chacun - juste celui... du cœur !
| |||||||||||||||