Jean-Michel Folon : « La main »
Au printemps des possibles, Il tresserait son cœur Comme on tricote un nid Pour accueillir l’oiseau Jailli d'un autre ailleurs.
Au riant de l’été, Par cœur il apprendrait Ses enivrants arpèges Insufflant l’espérance À la lourdeur de vivre.
Au fauve de l’automne, Il ambrerait son cœur D’une infinie tendresse Protégeant sa voix claire Des frimas à venir.
Au glacé de l'hiver Lorsque la faim tenaille, Pour lui émietterait Un à un ses « je t’aime ! » Et, au seuil du dégel, Offrant à son ami La libre immensité D’un azur inouï, Il découdrait son cœur Comme on ouvre une cage Puis, pour un autre oiseau, Il recommencerait
… peut-être … |