Recueils / Vers tendres et vers foncés /

L'OISELEUR

Publié le 12 août 2013 par Modotre
Jean-Michel Folon : « La main »  

Au printemps des possibles,
Il tresserait son cœur
Comme on tricote un nid
Pour accueillir l’oiseau
Jailli d'un autre ailleurs. 

Au riant de l’été,
Par cœur il apprendrait
Ses enivrants arpèges
Insufflant l’espérance
À la lourdeur de vivre. 

Au fauve de l’automne,
Il ambrerait son cœur
D’une infinie tendresse
Protégeant sa voix claire
Des frimas à venir. 

Au glacé de l'hiver
Lorsque la faim tenaille,
Pour lui émietterait
Un à un ses « je t’aime ! »
Et, au seuil du dégel,
Offrant à son ami
La libre immensité
D’un azur inouï,
Il découdrait son cœur
Comme on ouvre une cage
Puis, pour un autre oiseau, 
Il recommencerait

… peut-être …

Marie-Claude Pellerin
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