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23 DÉCEMBRE PAIX SUR LA TERRE

Publié le 08/02/2025 par Modotre
« La banderole en parchemin que tendaient les deux angelots ? Oh ! oui, Seigneur, elle était belle ! enluminant d'un arc-en-ciel le haut de mon calendrier. Mon désarroi ne vient pas d'elle : c'est son mot-clé, PAIX ici-bas, qui sème en moi doutes et trouble. Lorsque je lis dans les journaux les atrocités de la guerre ou quand je vois, télévisées, des fusillades en direct... Seigneur ! J'ai peine à l'avouer mais voyez-Vous, la Paix, pour moi... n'est qu'une illusion sur papier. Qu'un rêve pour petit poète. La preuve ! Tenez ! Je Vous la donne :

Armé de sa plume de bois,
Jamais il ne ferait le poids
Contre le feu des carabines
Crépitant tout près des collines.

Il le savait - depuis le temps !
Que même les joyeux enfants
S'en vont sous le coup des mitrailles
Guerre après guerre ... et représailles.

Mais, petit poète écolier,
Il s'appliquait, sur son cahier,
À former des mots à la ronde
Pour changer la face du monde.

À trompe-mort il disait jeu
Et à contre-sang, ruisseau bleu;
Au lieu de haine : bienveillance
À rebrousse-peur, espérance.

Page après page il arrivait
À la dernière et dessinait
Un soleil qui - tu le devines !
Souriait tout près des collines.

« Ainsi, Vous voyez bien, Seigneur, que j'ai presque deux fois raison ! Pour mon bâton de pèlerin, inefficace et dérisoire, puis pour moi-même, insignifiant... avec ou sans bâton d'ailleurs ! Mais Vous, Seigneur de mes « pourquoi » ! Vous qu'on appelle Tout Puissant, Dieu à qui rien n'est impossible, ne pourriez-Vous pas, d'un seul mot, imposer la Paix dans le monde ? »
« Je le pourrais si TU le veux. Car sans toi je ne puis rien faire ! »
« Mais je le veux ! De tout mon cœur ! »
« Si tu le veux si ardemment, je le pourrai, sans aucun doute ! Nous nous exercerons chez toi ! »
« Chez moi ? Seigneur ! On s'entend bien ! Tandis que là-bas, tout là-bas... »
« En face. Plus loin. Là-bas. Ailleurs... ne sont-ils pas en premier lieu les « c'est ici » et les « chez moi » de ces millions de pèlerins espérant voir fleurir la Paix... en face, plus loin, là-bas, ailleurs, sans s'occuper de leurs « ici » ? Alors viens, pèlerin : suis-moi ! Commençons d'abord par chez toi »
« Mais puisque je Vous dis, Seigneur, que mon « ici » est très paisible ! »
« C'est vrai ! Souvent même, il scintille
Tel un calme ruisseau
Chantant à claire voix
Et qui léger, caresse,
Les petits galets blancs
Des mots presque-silences
Recueillis par vos cœurs... »
« Exact ! Avouez que tout baigne ! »
« Oui ! mais... pèlerin, sois honnête ! Reconnais aussi que parfois, de « clair-limpide » il « tourne-boue »
Tel un fleuve agité
Roulant à contre-sens...
Lorsque de vos propos
Le cours soudain se mue
En vague impétueuse
Grondant à houle-voix...
... Et les obus-galets
De vos agresse-mots
Par milliers se fracassent 
Contre le dur écueil
De vos cœurs verrouillés, 
Devenus forteresses. »

« Seigneur ! Comme pour François d'Assise, faites de moi un instrument de Paix ! »
... et, un peu comme en répons, ces mots de Mère Teresa :
« Que pouvez-vous faire pour promouvoir la Paix dans le monde ? Rentrer chez vous et aimer votre famille. »
Marie-Claude Pellerin
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