23 DÉCEMBRE PAIX SUR LA TERRE
« La banderole en
parchemin que tendaient les deux angelots ? Oh ! oui, Seigneur, elle était
belle ! enluminant d'un arc-en-ciel le haut de mon calendrier. Mon désarroi ne
vient pas d'elle : c'est son mot-clé, PAIX ici-bas, qui sème en moi doutes et
trouble. Lorsque je lis dans les journaux les atrocités de la guerre ou quand
je vois, télévisées, des fusillades en direct... Seigneur ! J'ai peine à
l'avouer mais voyez-Vous, la Paix, pour moi... n'est qu'une illusion sur
papier. Qu'un rêve pour petit poète. La preuve ! Tenez ! Je Vous la donne :
« Ainsi, Vous voyez bien, Seigneur, que j'ai presque deux fois raison ! Pour mon bâton de pèlerin, inefficace et dérisoire, puis pour moi-même, insignifiant... avec ou sans bâton d'ailleurs ! Mais Vous, Seigneur de mes « pourquoi » ! Vous qu'on appelle Tout Puissant, Dieu à qui rien n'est impossible, ne pourriez-Vous pas, d'un seul mot, imposer la Paix dans le monde ? » « Je le pourrais si TU le veux. Car sans toi je ne puis rien faire ! » « Mais je le veux ! De tout mon cœur ! » « Si tu le veux si ardemment, je le pourrai, sans aucun doute ! Nous nous exercerons chez toi ! » « Chez moi ? Seigneur ! On s'entend bien ! Tandis que là-bas, tout là-bas... » « En face. Plus loin. Là-bas. Ailleurs... ne sont-ils pas en premier lieu les « c'est ici » et les « chez moi » de ces millions de pèlerins espérant voir fleurir la Paix... en face, plus loin, là-bas, ailleurs, sans s'occuper de leurs « ici » ? Alors viens, pèlerin : suis-moi ! Commençons d'abord par chez toi » « Mais puisque je Vous dis, Seigneur, que mon « ici » est très paisible ! » « C'est vrai ! Souvent même, il scintille
« Oui ! mais... pèlerin, sois honnête ! Reconnais aussi que parfois, de « clair-limpide » il « tourne-boue »
| |||||||||||||||||||