PAS QU'À PÂQUES !
Bien sûr ... – et tu le sais, mon Dieu ! – que je l’ai entendue, la pascale ovation traversant le granit du tombeau de mon cœur ! Bien sûr que Tu m’as vue – comme Tu en as vu d’autres ! – accablée d’amertume lourde comme une croix et criblée de soucis pointus comme des clous… … bien sûr ! Mais plus que tout Tu sais qu’au matin « Vie-vifiant » de ce troisième jour, ni la pierre roulée, ni les mots éternels : « Christ est ressuscité ! », n’ont insufflé en moi cet élan de courir… courir à ta rencontre ! À ma place signifiant ce rendez-vous manqué, je T’ai posé, mon Dieu – sans jouer sur les mots ! – un gros lapin de Pâques… … que Tu as regardé de cet air attendri que Toi seul Tu sais prendre face à mes « hommeries » … … que Tu as regardé avant de l’enjamber pour faire volte-face et me rejoindre au seuil du tombeau graniteux de mon cœur encloué. Alors d’une voix forte, pour que je me réveille au quatrième jour, Tu m’as crié, mon Dieu : « Lève-toi ! Sors de là ! » Et bien sûr qu’à Tes mots ricochant dans l’espace, du coup je suis sortie… un jour plus tard que Toi qui toujours me précèdes : non pour me dépasser ou me semer en route mais… juste pour m’attendre… juste pour m’accueillir, dans l’ici-maintenant de mon rythme d’humaine… ... à la suite d’Élie, de Jonas, de Lazare ... et de tant d’autres encore …
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