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HORIZON D'ESPERANCE

Publié le 15 avril 2016 par Modotre
« Vous êtes bon lorsque vous marchez fermement vers votre but d’un pas intrépide. Pourtant, vous n’êtes pas mauvais lorsque vous y allez en boitant. Même ceux qui boitent ne vont pas en arrière. » (Khalil Gibran)

Depuis Pâques sonnantes rappelant aux chrétiens que la résurrection du Christ préfigure la leur, ces mots de Khalil Gibran se sont superposés à ceux de « l’espérance de la vie éternelle » située, selon eux, dans la bleue transcendance d’un Paradis futur.

Durant ce même temps – tel une parabole m’aidant à réfléchir – un fascinant prunus, hier encore dénudé par les vents de l’automne, explosait, sous mes yeux, d’une résurrection rose de mille fleurs… comme au printemps dernier et, vraisemblablement, comme à Pâques prochaines !

Ainsi se promenant entre tombeau ouvert et chatoyant prunus, ma candide espérance entraîna mes pensées au cœur de l’évangile, là où, par Sa Parole, Jésus redonne Vie à des humains prostrés dans la résignation de leur fatalité.

· À l’éclopé gisant depuis trente-huit années au bord d’une piscine aux eaux mira-
culeuses, pas de prêche exaltant l’ultime réconfort d’un futur éthéré, mais des mots terre-à-terre :
« Lève-toi, prends ta natte et marche… ici et maintenant ! ».
· Pour l’enfant de douze ans ayant l’air d’être morte, pas d’homélie funèbre mais une  parole claire : « Petite fille ! C’est à toi que je dis : lève-toi… ici et maintenant ! ».

Dès lors me demandais-je… en nous le demandant ! Notre espérance humaine, où s’enracine-t-elle ? Dans l’au-delà serein d’un paradis abstrait ou, une aube après l’autre, dans le terreau du monde où Dieu place chacun dès le début (!), en somme, de son éternité !
Je n’sais pas vous, mais moi : quand je vois un prunus refleurir chaque année sur la terre des hommes…
Quand j’assiste au lever d’une petite fille ayant l’air d’être morte… Mais, surtout : quand je sais qu’à l’infirme il n’est pas demandé d’abandonner sa natte pour se tenir debout… je me dis qu’espérer c’est oser se lever pour marcher à la suite – ne serait-ce qu’en boitant – de Celui qui espère en nous plus que nous-mêmes… toujours. Infiniment.

Aparté : 
« Ne nous demandons pas si nous serons vivants après notre mort mais, plutôt, si nous serons vivants avant de mourir.»  (Louis Evely)
Marie-Claude Pellerin
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