Naïf, en mes déserts, Je l'avais crue amie Lorsqu'à l'écran pervers D'un néant d'insomnie
Elle enchantait mes yeux Des intactes images Où, gavroche amoureux, Je riais sur les plages.
Mille fois j'ai suivi Ses traces d'innocence, Vagabond rajeuni, Nimbé de souvenance;
Mais toujours m'ensablait, Sirocco fou de rage, L'indomptable regret Balayant mon mirage.
Nomade anéanti Entre rêve et chimère Si je dois, abruti, Vivoter en jachère,
Profond je creuserai Un trou dans ma mémoire Et m'y reposerai ... Embryon sans histoire ... |