Pour me rejoindre au délabré De mon enfance Tu es né dans une écurie Puis Tu m’as dit : « Accueillons-nous… »
Pour me rejoindre aux famines De mon désert Tu as jeûné quarante jours Puis Tu m’as dit : « Restaurons-nous… »
Pour me rejoindre au tourmenté De ma tempête Tu T’es glissé près de ma barque Puis Tu m’as dit : « Marchons sur l’eau… »
Pour me rejoindre au bourbeux De mon marécage Tu T’es incliné à mes pieds Puis Tu m’as dit : « Décrottons-nous… »
Pour me rejoindre au bas d’un trône Inaccessible Tu T’es assis sur un ânon Puis Tu m’as dit : « Regardons-nous… »
Pour me rejoindre au désespoir De l'abandon Tu as pleuré des larmes rouges Puis Tu m’as dit : « Consolons-nous… »
Pour me rejoindre sous l’écrasant De mon fardeau Tu T’es effondré en chemin Puis Tu m’as dit : « Entr’aidons-nous… »
Pour me rejoindre au mortel De mon « non amour » Tu T’es tué à me chérir Puis Tu m’as dit : « Embrassons-nous… »
Pour me rejoindre au funèbre De mon tombeau Tu T’es faufilé dans sa nuit Puis Tu m’as dit : « Ressuscitons… » |