C'est par un matin rectiligne, Un plat matin, sec et vitreux, Où pas un geste ne fait signe Au suivant d'un élan joyeux,
Que la mort en mal d'amourettes Croisa, sur le chemin du port, L'homme au cœur ceint de bandelettes, L'homme à l'amour en mal de mort.
Et dès lors qu'en deuil ils se virent - L'amoureuse et le moribond - Divinement les cieux s'ouvrirent Sur un poudroyant matin blond.
Peut-être bien que ce fut elle Qui fit le premier pas vers lui; Mais lui la découvrit si belle À son grand cœur endolori
Que dans un ruisseau de « je t'aime » Sa vie entière lui remit. Voilà pourquoi, par ce baptême, La mort d'amour aujourd'hui vit ! |