Recueils / Plumerrance /

ARTIFITÊTE

Publié le 13/03/2012 par Modotre

À l’heure où flanchent les bougies
Et que ne filtrera qu’un rai
De lune entre les jalousies,
Je ne sais pas si j’oserai

Fermer doucement mes paupières
Sur mes yeux rougis de sommeil
Sans qu’inflexible à mes prières
L’angoisse jusqu’à mon réveil

Ne joue à m’éclater la tête.
J’entends déjà sous mes cheveux
Mon crâne – artifice de fête -
Grésiller tel un monstrueux

Volcan roux saturé de lave
Tandis qu’assise à mon chevet
La garce hululera, suave :
« Tremble ! Oh oui ! Tremble, mon pauvret ! »

« Si je m’agrippe à ta paillasse
Chaque nuit sans me relever
C’est pour que ta folle carcasse
Ne gâche son temps à rêver ! »

Marie-Claude Pellerin
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