Recueils / Vers tendres et vers foncés /

L'OISEAU LYRE

Publié en 1988 par Modotre

Comme il voulait être poète
Juste pour paraître génial
Et que les mots dedans sa tête
Ne chantaient rien d'original
Il résolut d'aller pêcher
Tout là-bas près du haut rocher
Où dansent des milliers d'oiseaux
Ceux que fredonne le ruisseau.

Mais tant sa plume que son cœur
Ne surent interpréter les mots
Dégringolant au fil de l'eau
Sur l'air d'un petit air moqueur !

Ce qu'entendant il machina
-  Puisque son ambition unique
   Était d'écrire une ode à soi
   Et que du ruisseau ironique
   Un iota il n'obtiendrait pas  -
De troquer sa plume de bois
Contre celle d'un oiseau-lyre
Qui le Paradis pourrait dire.

Mais de la plume de l'oiseau
Qu'il tua pour dépouiller bien
Il ne put voler que ces mots :
Assassin ... Tueur ... Assassin ...

Marie-Claude Pellerin
Choisir votre prochaine destination :
Texte précédent Retour en haut Texte suivant