« Voilà trente-six matins, mon Dieu, que, pour te re-connaître dans l’ici-maintenant de mon chemin de femme, j’écoute Ta Parole à ras la paille drue de la nuit de Noël, où Ta brise me Souffle que Toi, Père, et l’Enfant de la crèche, Vous n’êtes déjà qu’Un chaque jour avec nous, toujours. Infiniment !
Et alors que, pieuse, je récite par tête ce « Notre Père » appris lorsque j’étais petite, je bute sur ces mots :
« Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien… »… un peu tout comme si, mon Dieu, Tu étais boulanger, et qu’à peine avalées mes tartines beurrées, je T’en redemandais !
Et si pour assouplir les élans de mon cœur, tu voulais m'inventer un pain à Ta façon, semblable à une manne époustouflant mon être :
« Mais… Mân-hou ? Qu’est-ce que c’est que ça ? »
Du coup, oxygéné par Ton Souffle de Vie, mon Pater ânonné pourrait, revisité, prendre une toute autre forme dans mon « croire aujourd’hui » ! Allez ! Je m’y essaye :
Dieu Un qui es ici
Que Ton Nom Vie-vifie mon nom
Que Ta Présence m’imprègne
Que Ton désir me rejoigne
Sur la terre où je suis.
Fais-moi voir au matin mon
« qu’est-ce que c’est » du jour
Efface de mon front la honte de mes fautes
Me redonnant le goût du par-don qui libère
Désarme en mon regard l’éclair de convoitise
Et ancre-moi au Bien.
Ainsi serai-je ! |
Et qui sait, mon Dieu, si demain – « mais… qu’est-ce que c’est que ça ? » – je ne T'en adresserai pas un autre... ou bien encore un autre ? »
