Et même si ma
plume vide
N'envague plus mes
bleus quatrains
Dans un océan
d'encre fluide Où s'éclaboussaient mes dauphins...
Si, bec en l'air,
elle rechigne
A désaltérer les
moineaux
S'ébouriffant à
chaque ligne
De mes innocents
fabliaux...
Je n'irai pas,
outre la grève,
A marée haute
l'immerger
Sous l'horizon
d'un nouveau rêve.
... D'ailleurs, je ne
sais plus nager ...
Je suivrai plutôt
ma faiblesse,
Traînant mes pas
jusqu'au sentier
Et las, ficherai
la traîtresse
En plein cœur
d'un fût printanier
Pour... qui sait
? juste après-matines,
Soûle encor
d'avoir siroté
Le nectar grisant
des racines,
Elle enivre un
bourgeon greffé
Au vergé d'une
blanche feuille
D'où jaillira mon
poémier...
Et si pour moi
ses fruits je cueille, J'offrirai leurs
vers au papier ! |