Recueils / Vers tendres et vers foncés /

CERCLE VICIEUX

Publié en 1998 par Modotre

Sera-t-il semblable son cri
Au dernier râle d'une bête
Blessée et crevée à demi
Dont la bidoche infecte empeste
Et sue un poison d'agonie

? ? ? ? ? ? ? ? ? ?

Ou alors ressemblera-t-il
À celui si attendrissant
D'un tout petit enfant fragile
Qui pour un câlin fait semblant
D'avoir peur d'un faux crocodile

? ? ? ? ? ? ? ? ? ?

Et si son trop-plein de douleur
Il le vomit sur tes mains jointes
Diras-tu : « Mon Dieu ! Quelle horreur ! »
Ou recueilleras-tu ses plaintes ?

La tête sous mon oreiller,
Les yeux au sec, les pieds au chaud,
    J'm'en fous !
        J'm'en fous !
            J'm'en fous !
Il peut bien hurler ou brailler,
Chialer sur un air de tango,
On est tous lui ... ou lui c'est nous ...
On est centaines, on est milliers
À vouloir gueuler nos bobos
Aux autres qui sont comme nous

... La tête sous leur oreiller
    Les yeux au sec, les pieds au chaud ...

Marie-Claude Pellerin
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