Recueils / Vers tendres et vers foncés /

EN QUÊTE

Publié en 1988 par Modotre

Il courait après ses parents :
« Ne m'laissez pas, ne m'laissez pas !
Vous n'avez jamais pris le temps
De me serrer fort dans vos bras ! »

Mais ses parents l'abandonnèrent...

Il courait après ses sanglots :
« Ne pleurez plus, ne pleurez plus !
Je trouverai tout ce qu'il faut
Pour cristalliser votre flux ! »

Mais ses sanglots en rigolèrent...

Il courait après ses doux rêves :
« Emmenez-moi, emmenez-moi !
Et que mon cœur enfin s'élève
Où plus rien ne le blessera ! »

Mais ses doux rêves s'éveillèrent...

Il courait après son enfance :
« Retenez-la, retenez-la !
Ce serait triste pénitence
Que d'en être sevré déjà ! »

Mais son enfance l'immola...

Il sauta au cou de la mort :
« Embrasse-moi, embrasse-moi !
Et redis-moi toujours encore
Que tu n'aimeras rien que moi ! »

Et sa mort le ressuscita...

Marie-Claude Pellerin
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