Recueils / Vers tendres et vers foncés /

S'IL N'Y AVAIT...

Publié le 26/04/2012 par Modotre

Pour plaire il aurait fait
Vraiment n'importe quoi,
Déguisant ses humeurs
De criardes couleurs !
D'une main la palette,
Dans l'autre un long pinceau,
Lentement il grimait
Ses yeux, son nez, sa bouche
Dont les deux lèvres sages
A l'écho de son cœur
Soufflaient : « Tu n'es pas toi ! »
 
Et puis un beau matin...
Un de ces matins clairs
Où l'on sait, au réveil,
Que rien n'est plus pareil
Puisque l'on a rêvé
De rouges coquelicots
Et d'arbre ébouriffé...
 
... Et puis un gai matin,
    Il enterra, rieur,
    Son pinceau, sa palette
    À deux pas du printemps
    S'ouvrant dessous ses pas.
    Et lorsqu'en bandoulière
    Il balada son cœur
    Cabossé mais... vivant,
    Quel ne fut son émoi
    D'entendre, à son passage,
    Souffler deux lèvres sages :
     « Enfin !
        S'il n'y avait pas eu toi
        Je ne serais pas moi... »

Marie-Claude Pellerin
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