Pour plaire il aurait fait Vraiment n'importe quoi, Déguisant ses humeurs De criardes couleurs ! D'une main la palette, Dans l'autre un long pinceau, Lentement il grimait Ses yeux, son nez, sa bouche Dont les deux lèvres sages A l'écho de son cœur Soufflaient : « Tu n'es pas toi ! »
Et puis un beau matin... Un de ces matins clairs Où l'on sait, au réveil, Que rien n'est plus pareil Puisque l'on a rêvé De rouges coquelicots Et d'arbre ébouriffé...
... Et puis un gai matin, Il enterra, rieur, Son pinceau, sa palette À deux pas du printemps S'ouvrant dessous ses pas. Et lorsqu'en bandoulière Il balada son cœur Cabossé mais... vivant, Quel ne fut son émoi D'entendre, à son passage, Souffler deux lèvres sages : « Enfin ! S'il n'y avait pas eu toi Je ne serais pas moi... » |