| Noël / Temps de l'Avent / |
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PÈLERINS DE L'AVENT| Publié le 17/12/2011 par Modotre |
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Au début « c’est promis ! » on est bien résolu à suivre son chemin à l’inverse du sens qui chaque année nous pousse, irrésistiblement, de bazars en boutiques et en supermarchés plutôt que calmement à la Crèche étoilée. Alors pour conserver intacte cette envie de ne pas, cette fois, nous laisser prendre au piège d’une mercantile fièvre, nous nous remémorons ce sévère constat d’un poète ulcéré suite à un réveillon :
« Ont englouti pour la Noël Cuisses et « ailerons » de dinde, Bombe glacée au caramel Et - ventre plein le cœur se blinde -
Ont été jusqu’à oublier Le « pourquoi » de cette bombance. Lorsqu’à minuit le sablier Discret annonça la naissance,
Ivres-morts sont allés coucher Sous les draps leur indifférence, Laissant dans la nuit grelotter L’Enfant leur offrant Sa Présence. » |
Esprit léger et cœur en fête, pèlerins bien intentionnés guidés par l’Etoile diaphane, pleins de confiance nous cheminons jusqu’à ce que… « non ! pas cette année ! » - le tohu-bohu de la rue et ses vitrines, et ses lumières aveuglantes, nous aspirent à rebrousse-cœur loin de l’Etable-aux-quatre-vents où nous voulions, c’était promis ! divinement nous vivifier ! Fâchés contre nous-mêmes nous crions, nous pestons… alors qu’il suffirait, peut-être, juste avant de nous endormir, de faire nôtres ces paroles s’ouvrant sur un demain matin tout parsemé « d'encore possible » :
« De nuit j’oserai le silence Muselant mon être orageux, Afin de redonner sa chance À la pureté de mes yeux.
De nuit j’oserai la Lumière D’une étoile au flou de mon Ciel Et, le cœur lourd d’une prière, À genoux j’attendrai Noël.
De nuit j’oserai l’Espérance Comme Marie, au froid d’un soir, Préparait pour l’humble naissance Une écurie en reposoir.
De nuit j’oserai la Présence Du Nouveau-Né qui, souriant, Soufflera sur ma défiance, Me rendant mon âme d’enfant. » |
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