AÏE ! C'EST VRAIMENT L'AUTOMNE !
AÏE ! Comme pour parodier le spectacle grandiose des arbres aux feuilles rousses chatouillant mes fenêtres, ma hanche endolorie me miaule, pathétique : « Voilà que c’est l’automne, au sablier du temps où s’écoulent tes jours ! »Automne : saison de l’entre-deux juste après mon été où mes cheveux dorés des blés étaient jumeaux… Automne : à deux pas de l’hiver où ma blonde crinière se givrera de blanc ! Frictionnant, bienveillante, mon côté souffreteux, mentalement j’épelle ces fâcheuses syllabes qui, avant-hier encore, m’étaient presque étrangères : « vieil-lir »… Et si ce mot « vieillir » n’était, épouvantail, qu’un spectre me poussant dans la brumeuse impasse d’un « ici-maintenant » figé et sans espoir ? Sans vouloir à tout prix teinter ma chevelure d'estivales couleurs oxygénant ma tête d’une jeunesse truquée… Sans vouloir à tout prix mais, même en clopinant entre les branches fauves d'octobre avant l'hiver : refuser l'inertie et oser me risquer jusqu'à l'orée du ciel où la claire lumière colorera, légère, ma crinière blanchie d'un balayage... des anges !
... et là, passionnément, telle une confidence, écouter Dieu me dire : « Mon enfant » et non… ma petite vieille ! Car un enfant du Père, quelque soit sa saison, non ! ça ne vieillit pas à proprement parler mais ça grandit, grandit… encore et puis encore, comme tous les enfants sans cesse en mouvement, sans cesse en devenir...
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